L’an dernier, c’était à l’Aulp du Seuil dans « Un hommage amer » que nous avions passé une folle journée, éreintante physiquement et psychologiquement.
Cette fois, en manque de projets à sa hauteur et proche de la maison, motivé par les images de la récente ouverture de Gaël Bouquet des Chaux, il avait lui-même équipé en deux jours une ligne dont il me décrivait l’ascension possible uniquement grâce à quelques trous salvateurs éparpillés dans un grand mur compact et lisse.
Fidèle à lui-même, grimpeur acharné, je le découvrais alors ouvreur stakhanoviste. Il était monté seul avec ses 35kgs de perfo, spits, cordes et autres, « un jour où la famille était fatiguée de grimper et que je pouvais me permettre une escapade solitaire ». Exalté à la perspective de créer une voie dans laquelle il pourrait se challenger, il avait passé des heures à scruter la muraille pour y trouver une ligne de faiblesse, sans impasses, à évaluer méthodiquement la faisabilité des mouvements.
Véritable machine de grimpe, il s’est lancé jeudi dans un enchaînement systèmatique des longueurs, en suivant une mécanique bien rodée : montée, repérage des mouvements, calages des mains et des pieds, redescente, enchaînement.
Habitué à ce protocole, j’ai été le spectateur-assureur toujours admiratif de cette rigoureuse performance, en me satisfaisant déjà de participer à ce moment en pouvant grimper dans ses pas.
Cotations proposées par l’ouvreur :
L1 – 8a
L2 – 7a
L3 – 7b (7b+ selon le second ?)
L4 – 6c
L5 – 7c+
Merci Jean-Baptiste pour cette journée intense dans les Bauges !