Aiguille de la République (3305m), normal route

La solution la plus classique est de passer la nuit au refuge de l’Envers des Aiguilles. Mais il existe aussi la cabane de la Tour Rouge, un bivouac confortable perché au milieu de la paroi. Dormir là-haut, c’est vivre une expérience plus immersive et sauvage, avec le lever de soleil sur la Mer de Glace.

Il faut compter au minimum deux jours. Traditionnellement, on monte au refuge ou au bivouac la veille, puis on part tôt le matin pour gravir les 650 m de paroi, redescendre au refuge, puis rejoindre le Montenvers. Pour avoir le dernier train, il faut être efficace. Une option plus confortable est de prévoir une deuxième nuit au refuge, et de conclure par une petite voie d’escalade le lendemain. Une autre manière originale consiste à attaquer la course dès le premier jour, puis dormir au bivouac de la Tour Rouge à la descente : une longue journée, mais on évite le réveil nocturne et on grimpe tout de jour.

Depuis le refuge de l’Envers, il est possible de combiner l’ascension de l’Aiguille de la République avec une petite grande voie dans les parois alentour. Pour un enchaînement ambitieux et logique, on peut aussi poursuivre avec la traversée du Grépon – Mer de Glace. Le bivouac de la Tour Rouge permet de réaliser ce combo avec beaucoup de style.

Pas spécialement. Il faut garder en tête que la première ascension date de 1904 : les alpinistes de l’époque cherchaient le cheminement le plus facile. Jusqu’au pied de l’aiguille, le terrain reste « facile », parcouru corde tendue ou corde courte, avec quelques petits ressauts à franchir. La partie sommitale est plus grimpante : c’est le moment d’enfiler les chaussons d’escalade pour évoluer avec confort et fluidité.

La meilleure saison s’étend de juillet à fin août, lorsque la rimaye est franchissable et que le rocher est sec. En début ou fin de saison, les conditions peuvent varier rapidement et rendre l’accès plus complexe. Un créneau de météo stable est indispensable pour profiter pleinement de l’ascension.

Cette course s’adresse à des alpinistes déjà à l’aise en terrain d’arête et en progression rapide corde tendue. Il faut pouvoir suivre efficacement dans du 3, grimper sans difficulté particulière dans du 4, et être formé à la descente en rappels. La longueur et l’engagement demandent aussi une bonne endurance et de l’efficacité dans les manips.

Avant de viser l’Aiguille de la République, il est intéressant de s’entraîner sur d’autres grandes classiques du massif du Mont-Blanc. La Dent du Géant, la voie normale du Peigne ou encore l’arête sud de l’Aiguille du Moine constituent d’excellentes courses de préparation. Elles permettent de travailler la fluidité, l’efficacité dans les manips et la gestion de l’horaire.

L’ascension de l’Aiguille de la République ouvre la voie à d’autres itinéraires prestigieux du massif. Parmi eux, la traversée des Aiguilles du Diable, la traversée des Aiguilles de Chamonix ou la traversée des Drus figurent parmi les grandes courses d’arête rocheuse qui prolongent naturellement ce type de progression.