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Photo du rédacteurBaptiste Locatelli

Chapitre 15 – Fin de voyage à Lima

Dernière mise à jour : 15 déc. 2022

Dans le bus qui fonce sur la côte d'Arequipa à Lima, nous sommes ballottés de droite à gauche au gré des virages, freinages brutaux et reliefs de la route cabossée. De nuit, nous ne voyons pas l'itinéraire mais le ressentons bien. Vers quatre heures du matin, j'entends dans un demi-sommeil le chauffeur annoncer Nazca. La boucle est bouclée, pour la première fois depuis presque un mois nous sommes revenus sur nos pas. Le jour de lève et nous continuons à traverser du désert dans une longue file de camion, sous un ciel nébuleux. Nous partons et la saison des pluies commence, là dessus nous avons eu de la chance. Lorsqu'hier dans l'après-midi nous avons quitté Arequipa, nous avons reçu les premières gouttes... tombées depuis le début de l'année 2022 !

Ce soir nous prenons un cours de cuisine dans une des tours du quartier Miraflores. En compagnie de notre chef péruvienne Ruth, de Roy des Pays-bas et de Ryan d'Angleterre, nous allons apprendre à préparer le cevicheet le pisco. Dans ce petit studio transformé par l'agence en atelier de cuisine, attifés d'une toque et d'un tablier, nous tranchons, ciselons, pressons, mixons, torréfions. Nous secouons énergiquement les shakers pour faire mousser le blanc d’œuf du cocktail, à nous en congestionner les biceps. Chapeau-bas les barmans. Dans les plats, les saveurs pimentées et l'acidité fruitée des citrons verts se mêlent à la douceur de la mangue, au croquant du maïs grillé et salé. Les fines tranches de loup de mer marinent dans ce savant mélange, avant d'être présentées dans un assiette creuse, accompagnées de rondelles de patates douces, d'émincés d'oignons rouges crus et de feuilles de coriandre. C'est prêt, à table. Salud !


Pour la dernière journée du voyage, nous remontons la côte à pied, en haut des falaises, jusqu'au musée Larco dix kilomètres plus au nord. Une manière pour nous de prendre l'air entre deux trajets bus et avion trop longs. Dans cet espace privilégié de la ville, au pied des quartiers aisés, on marche, on court, on s'entraîne, on fait du yoga, on joue au tennis, au foot, on se rencontre, on discute, on boit un verre, on se repose sur la pelouse. On y décolle même en parapente, pour des vols acrobatiques portés par le vent de l'océan. Ce long parc est un poumon vert pour la ville. Des immeubles privilégiés de plusieurs dizaines d'étages donnent sur la promenade. En bas sur la plage de galets, les surfeurs glissent sur des vagues faciles, longues et rectilignes.

Après les quartiers riches de Miraflores et San Isidoro, nous retrouvons le Pérou tel que nous l'avons expérimenté, dans des quartiers plus populaires. Pas loin de ces derniers, le musée Larco expose des poteries, parures et objets métalliques des cinq différentes civilisations pré-colombiennes. Depuis les premières, la maîtrise de l'art de la poterie est remarquable. La collection de la "galeria erotica" reflète la dualité du monde selon les croyances précédant l'arrivée des colons. L'homme et la femme y incarnent le désir et l'attraction de deux forces opposées, et pourtant complémentaires. Les nombreux objets à usage religieux démontrent l'importance de ce pan culturel, dans les rites à la terre et à la fertilité. Ces quelques dernières lignes soigneusement rédigées, masquent en réalité quelques fous rires cachés et sourires en coin, face à des représentations de scènes très évocatrices. Nous quittons la salle, avant qu'un groupe d'allemands septuagénaires ne viennent se joindre à notre apprentissage de la vie.



Epilogue


Dernier repas au marché. Sur le comptoir carrelé d'un petit restaurant comme nous en avons tant croisé, nous dégustons notre dernier ceviche, la seule spécialité que nous avons réellement appréciée et consommée sans modération. Sans nostalgie mais en vivant pleinement l'instant, nous quittons le Pérou en bon termes, grâce à une patronne aimable, généreuse et serviable.

Adios, les petits repas accoudés au bar inox au milieu de la foule, les empenadas pollo et le caffè con lecche. Adios le arroz chauffo, le pisco sour. Dans quelques heures nous déposerons nos bagages à l'aéroport, et décollerons pour retrouver la France, nos amis et familles, nos montagnes.

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