top of page
Photo du rédacteurBaptiste Locatelli

Punta di l'Agellu, arête de Zonza - Escalade à Bavella

Dernière mise à jour : 29 août

Approche et départ : La Punta di l'Agellu est la première tour évidente que l'on voit de la route et du col. Du parking du col de Bavella, suivre la variante alpine du GR20.

Option 1. Soit passer par la Bocca di u Truvone, premier col à 1434m, redescendre légèrement puis rejoindre le pied de la face E.

Option 2. Bifurquer, au pied d'un beau mur lisse et coloré très caractéristique, au milieu des pins, à l'altitude 1330m, en suivant une vague sente avec des kairns. En se frayant un chemin dans le maquis, un grimpeur à l'oeil exercé aux approches gagnera 15mn sur l'approche. Descendre une combe sud-ouest qui longe la face, le long de l'éperon. Ne pas descendre tout en bas, le départ est évident, au pied d'une petite tour détachée par une faille, cable métallique visible qui contourne l'arête. Compter 45mn - 1h max.


Matériel : Une petite dizaine de dégaines, 5-6 sangles, un petit jeu de friends.

Quelle chance, une semaine après l'arête de Quenza, d'avoir intercepté cette demande de grande voie escalade au bureau de Corsica Madness ! Il s'en est fallu de peu que l'info passe à la trappe. Un appel un soir avec Kévin, en terrasse de la pizzeria "Le Randonneur", et je m'aperçois vite que j'ai de nouveau au bout du fil un bon binôme de clients, le parfait casting pour m'emmener grimper cette seconde arête que je regarde depuis l'an dernier ! Petite expérience de l'escalade en grande voie, envie de sortir de sa zone de confort, des grimpeurs de salle parisiens qui passeront les pas de 5.

Réveil 5h et départ à 6h, pour éviter les fortes chaleurs de mi-journée en août. Cette voie est plus exposée au soleil que sa jumelle, l'arête de Quenza à l'Arjettu. A cette heure, il n'y a personne sur le GR, l'approche est agréable en prenant l'option 2. Prendre un pantalon évite quelques érafflures sur les cuisses ! Nous nous équipons confortablement au pied du cable, sur une petite terrasse abritée d'un surplomb. Comme nous courons aussi un peu devant l'orage annoncé cet après-midi, je tire direct par une longueur facile équipée en spits de 8, direction la brêche, pour ne pas consommer la marge sur le bas, et garder du temps pour profiter au sommet. Je ne sais pas encore quel sera le niveau réel de mes clients sur granit ! Regroupement confort à la brèche, c'est parti pour l'escalade. Ca passe de partout, impossible de savoir quel est l'itinéraire exact...à moduler donc en fonction du niveau de la cordée. Je construis un relais sur friends au pied d'un grand mur, qui semble correspondre au niveau 5 annoncé. D'abord facile en ascendance gauche, puis traversée à droite direction un spit bien visible. Un petit pas de réta/fissure pas facile pour les débutants, puis ça repart à gauche. Encore un pas pour sortir. Bien penser à gérer le tirage et l'assurage du second. Ma grimpeuse galère un peu, mais je l'aide...ça passe !

L'arête se couche un peu, on la suit en traversant vers un très beau mur de taffonis. Je crée un relais sur bloc coincé, sur une minuscule terrasse ombragée regardant vers l'ouest. D'ci je peux voir mes clients arriver. Puis une longueur très facile, et nous sommes au sommet de l'Agelucciu ! Nous nous y offrons une petite pause, au sud le ciel noircit, je suis en direct au radar sur le téléphone l'arrivée du front orageux. Nous devrions avoir le temps ! Nous quittons notre perchoir, et descendons par un très court rappel (désescalade à gauche pour très bon grimpeur).

Nous faisons de nouveau face à un très beau mur de taffonis, qui laissent ensuite place à une section plus lisse. Du haut de l'Agelucciu, j'ai pu observer le petit pas de traversée d'une fissure évasée, décrit comme délicat, puis la suite qui poursuit jusqu'à une brèche. J'aurais dû, selon descriptif, m'arrêter et faire relais au pied de cette fissure évasée, mais je préfère poursuivre jusqu'à la brèche, trouvant le spot inconfortable pour s'arrêter. Le passage de traversée est en effet plus dur pour ma cliente, le petit réta avec un magnifique trou main gauche aussi. Ce dernier permet une très bonne protection en lunulle, j'ai donc d'abord rouspeté en découvrant un spit 30 cm à droite ! Je comprends ensuite qu'il permet de laisser une dégaine à tirer main droite, pour les seconds en difficulté. A moitié tolérable, à moitié pardonné ;) Après un petit combat pour franchir ce pas, mes clients me rejoignent au relais, il est temps que nous arrivions au sommet ! De la brèche, la dernière longueur en dalle fissurée, à protéger sur friends (au moins en partie dans mon souvenir) et très jolie, tout sur les pieds et en placement, absolument pas 5+, beaucoup plus facile. Mais passons, ça leur fait plaisir !

Nous sommes tous les trois heureux d'atteindre le sommet, moi car je le regardais depuis longtemps, tous car la vue est superbe, eux parce que ça suffisait déjà bien.


Nous trouvons facilement en face nord, en suivant la sente évidente, le relais protégé sous la casquette rocheuse. Un seul rappel d'environ 30m, pour prendre pied sur une vire, un zig zag droite gauche puis une petite désescalade permettent de retrouver le plancher des mouflons, au col entre l'Agellu et l'Arjettu.


Pour les amateurs de lignes esthétiques, des arêtes qui déroulent, une course à faire si vous en avez l'occasion. Un cran plus facile que l'arête de Quenza, l'ambiance y est moins aérienne, l'escalade plus facile, les longueurs plus courtes et moins soutenues. Pour tout vous dire, je ne reconnais rien au descriptif du topo C2C, qui comme d'habitude est bien trop précis et se perd donc dans les détails. Par ailleurs les cotations me semblent sur-évaluées. Tracez votre voie à l'instinct ;)



13 vues0 commentaire

Comments


bottom of page